Believe me, I'm not a bitch, I'm just hurt.
Que diriez-vous si un jour tout s'arrêtait d'un coup ? Que penseriez-vous si un matin, vous venez à vous réveiller seul, abandonné avec comme seul sentiment une tristesse immense ? Vous lever un matin et vous dire que tout est fini, que plus personne ne pourra vous consoler ou même remplacer ce que vous avez perdu. C'est quelque chose qui craint vraiment. Je suis née un 24 mars au soir dans un hôpital de la magnifique ville de Brisbane, en Australie. J'ai eu une enfance heureuse, à l'époque, je ne me souciais pas du monde autour de moi, des médias, des faits divers, des études, tout ce à quoi je pensais était de quelles couleurs j'allais colorier mon dessin, ce que j'allais manger pour le goûter, des choses banales, mais qui à l'époque, avait de l'importance. Mes parents ont toujours été présents pour moi, ma mère était une célèbre journaliste, c'est d'ailleurs grâce à elle que j'ai eu cette vocation, mon père, lui, était un avocat réputé à Brisbane, on peut dire que j'étais une "gosse de riche" comme on m'appelait durant mon adolescence. Aah l'adolescence... une période remplie d'évènements et de conneries en tout genre. Premières cuites, premier petit copain, première fois, j'ai l'impression que l'adolescence est le commencement de notre vie. Je sortais le soir et rentrais a pas d'heure, j'adorais les longues balades sur les grandes plages Australiennes, regarder les surfers. J'adorais les soirées entre amis où l'on parlait de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, regarder des films d'horreur et rigoler à en avoir mal au ventre. C'était une période extraordinaire cependant, il vint un moment où j'étais en guerre avec mes parents, une guerre que chaque adolescent à au moins une fois dans sa vie, une guerre provoquée pour un oui ou pour un non, à cause d'une banale punition, d'une interdiction, mais dans mon cas c'était à cause d'un déménagement à l'autre bout du monde, quitter mes amis définitivement pour me retrouver dans un lycée totalement étranger avec des inconnus. Naturellement, je n'avais pas le choix, du jour au lendemain, je devais faire mes adieux à mes amis et à mon copain (que je ne regrette pas d'ailleurs!). Je me souviens encore de mon arrivée dans la fameuse ville de Los Angeles, il était cinq heures du matin et j'étais crevé, j'arrivais à peine à tenir debout, je baillais et me plaignais toutes les deux secondes. Arrivé dans notre nouvelle maison, je me suis jetée sur mon lit sans prendre le temps de me déshabiller ou de défaire mes valises. Les mois passèrent, j'avais trouvé une école qui enseignait le journalisme, j'avais 17 ans. À l'époque, je n'étais pas populaire du tout et ce n'était pas un problème pour moi, au contraire. Quelques mois passèrent et la situation financière de mes parents se dégradaient de jours en jours, ils ne voulaient pas me l'avouer, mais je le sentais bien. À l'époque j'avais encore le sourire. »



« Mon père quitta ma mère quelques mois après le début de leur galère. Ne supportant pas cette rupture elle se suicida quelques jours plus tard. C'est à ce moment que ma popularité grimpa en flèche (ironie du sort) et que je fus enfin accepté dans l'équipe des cheerleaders, mais c'est aussi à ce moment-là que j'ai ressenti ce qu'était la solitude, la tristesse d'un être cher qui vous quitte sans même vous dire adieu. J'ai ressenti ce sentiment d'abandon en me levant le matin. Pour arrondir les fins de mois, je devais trouver un boulot, et au plus vite. J'ai donc remué ciel et terre, postulant pour un poste de serveuse dans un fastfood, femme de ménage, baby-sitter, plongeuse en restauration, j'avais l'impression d'avoir fait le tour des métiers possibles sur cette terre. Puis avec l'aide d'une amie à ma mère j'avais trouvé un petit emploi, donnant des cours de danse, j'avais un avantage avec les cheerleaders. C'était dure, mais je tenais bon, mon caractère changea peu à peu, je suis passé de timide à totalement extravertie, j'étais devenue impulsive, colérique à la limite d'être égocentrique. J'étais devenue comme une de ses filles que l'on voit dans les séries tv. J'ai vécu chez mon père pendant trois le temps de trouver un appartement qui était à la hauteur de mes moyens. Quand on vous juge sur votre caractère parce que vous êtes trop "méchante" ou "colérique", qu'on vous insulte de garce et de fille à papa, les gens ne voient pas ce que vous avez vécu, ne savent pas ce que vous avez enduré, ils ne vous connaissent pas et jugent sans savoir.